4 novembre
Valdivia
L’hostel Airesbuenos fonctionne un peu comme une auberge de jeunesse, dortoirs et cuisine commune. Je fais la connaissance d’Henry, musicien originaire d’Équateur, qui joue de la flûte depuis 3 ans dans toute l’Amérique du Sud, de Pedro, retraité mexicain qui découvre actuellement le Chili en remontant depuis le sud et de Felipe qui travaille à l’hostel. Je passe une très bonne soirée en leur compagnie avec un pot pourri de musique d’Amérique du Sud, Henry à la flûte et Felipe à la guitare. Couché tard, nuit compliquée avec un gros ronfleur- pas de chance, dans le dortoir où je dors- qui empêche tout le monde de dormir. Je déménage dans la nuit au salon pour essayer de trouver le sommeil. Autant dire qu’au matin, je suis de mauvaise humeur. Nous décidons avec Pedro d’organiser notre journée ensemble. On commence par faire le marché pour acheter de quoi cuisiner le midi, choritos (un type de moule) et picoroco (un type de mollusque que nous ne connaissons pas, c’est particulier à voir !) pour moi. Rentré à l’hostel, je prépare tout cela, c’est très bon. Nous poursuivons par un petit tour de la ville en bus touristique, c’est très sympa car on est les seuls passagers et nous pouvons beaucoup échanger avec la guide qui est curieuse de comparer avec nos pays respectifs. Ensuite, nous avons amplement le temps pour nous intéresser aux différents panneaux qui ont été installés à côté du marché au poisson et qui présentent l’histoire de la région, très intéressant. A 16h00, nous prenons le bateau pour une navigation de 3h00 sur quelques canaux entourant Valdivia. Nous faisons une halte pour visiter une église et au retour un petit goûter est servi sur la bateau. Nous faisons la connaissance d’un jeune couple de policiers de Santiago, discussion sympathique. Retour à l’hostel, on dîne, j’en profite pour découvrir le chirimoya, excellent fruit que j’ai acheté au marché et que je découvre. Nous passons la soirée à discuter en espagnol avec Pedro, Henry et un français qui est arrivé aujourd’hui.
Valdivia détient le record du tremblement de terre le plus puissant jamais enregistré, 9.5 sur l’échelle de Richter, s’en est suivi une inondation causée par le débordement d’un lac puis un tsunami venu de la l’océan, la ville n’étant pas au bord. C’était en 1960. La ville est également connue pour son pont levant qui ne ferme pas car il y a eu une erreur au montage, les piles ont été posées à l’envers… plutôt ennuyeux car ce pont devait décongestionner le trafic routier qui ne passe que sur un seul pont dans cette partie de la ville. Valdivia est à la confluence de 16-18 cours d’eau dont 1 souterrain. Il faut également évoquer les lions de mer à côté du marché au poisson qui sont nourris directement par les poissonniers. Impressionnant les lions de mer, il n’en font pas une de la journée ! Enfin, Valdivia est connue pour sa brasserie de bière Kunstmann, les colons allemands ayant apporté cette technique.
Voilà, une très belle étape à Valdivia avec de très belles rencontres.
J’aime beaucoup l’histoire du pont qui se lève mais ne ferme pas, ils ont utilisé des ingénieurs francais où quoi ? Bonne route et fais encore des rencontres aussi sympathiques.
Même pas, espagnols !
Bonjour Christophe,
Chaque commentaire que tu fais dans le récit de tes journées nous parle, notamment sur les conditions de roulage en vélo: on peut apprécier chaque détail, par exemple: revêtement de la route pourri, plus vent froid de face, plus troncs sur la route= journée héroïque!!
A te lire j’ai la confirmation que l’expérience de la grande randonnée en vélo c’est d’abord et avant tout une expérience intérieure ( ce n’est que mon point de vue), quand je souhaite en parler, je me retrouve à tenter de faire un récit ” évènementiel” qui ne reprend guère l’expérience éprouvée ” inside”.
Il y a différentes dimensions intérieures difficiles à dire, pour lesquelles nous avons peu de mots.
Parfois une joie profonde, difficile à communiquer.
Un sentiment de satisfaction qui a pour terrain de conquête d’abord le corps à l’équilibre, à l’épreuve, à l’observation, à l’écoute, il faut construire une alliance avec ce compagnon de première nécessité, et solliciter son accord, construire une alliance, il y a quelque chose de parfaitement ajusté dans le fait de se déplacer dans les paysages au seul moyen de son propre corps, sans la ruse d’un moteur, et dans un rythme long, nous restons alors d’honnêtes primates bipèdes.
A bientôt Christophe, bonne méditation à vélo
Claire et Moïse
Pas facile effectivement de réaliser un récit sensation-nel, cela dépend de tellement de choses, entre la forme du cycliste, l’état de la route, la météo du jour,… C’est sûr que des journées comme hier où j’ai pris la douche tout l’après-midi par une température de 10 °C, au final t’apporte quelque chose sur notre vulnérabilité relative mais te renforce également.
Construire un voyage à la pédale, moi cela me plaît bien, cela répond à mes attentes, tant physiques, morales que mentales.
Le voyage à vélo, c’est une autre dimension 🙂